Une année n’est pas l’autre… et encore moins au potager!
Trop de pluie ou trop de soleil; qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer au potager? Pourquoi nos récoltes varient-elles d’une année à l’autre? Comment créer un potager résistant aux aléas climatiques? Le potagiste aguerri doit s’adapter constamment. En semant dans les bonnes conditions et en appliquant la permaculture, il y a déjà moyen d’évitez bien des déconvenues.
Les causes sont multiples, mais les remèdes sont assez faciles à mettre en place. Voici quelques paramètres à tenir à l’oeil:
L’état du sol :
Il est donc important de bien préparer le sol en l’aérant à la grelinette et en le nourrissant naturellement grâce à un paillis épais (lisez cet article pour mieux comprendre). Cette couverture de surface va se transformer en compost fertile, appelé aussi humus. La semence germera ainsi dans ce bon substrat et les racines se développeront plus facilement dans une sol léger, aéré et humide en profondeur.
Si la terre est bien aérée, l’eau y pénètre en profondeur. Le légume est alors moins sensible aux variations de température et d’humidité car ses racines se sont développées en profondeur.
Si vous avez semé dans une terre argileuse, lourde et peu aérée, vos semis ont tendance à pourrir (car le sol est gorgé d’eau) ou à dessécher (car le sol est trop sec). De même, les jeunes plants repiqués ont du mal à grandir parce que leurs racines manquent d’air et de place pour se développer.
Le soleil et la chaleur :
Certains légumes n’apprécient pas la chaleur et la sécheresse, d’autres en ont besoin au contraire. Les légumes-racines (carotte, betterave, navet, radis), bon nombre de légumes-feuilles (laitue, épinard, roquette) et quelques plantes aromatiques (persil, cerfeuil musqué) et légumes (semi-)vivaces (bette, cresson de jardin) n’aiment pas le plein soleil. Quant aux légumes du sud (courgette, tomate, aubergine), ils ont besoin de soleil.
Vous adapterez donc les périodes de semis en fonction de la météo. Si l’été est caniculaire, inutile de semer des radis, des laitues et des épinards entre juin et août; ils risquent de monter en graines ou de ne pas germer. Par contre la tétragone et les haricots seront très productifs car ils ont besoin d’une terre chaude (15-18°) pour germer. Et les tomates plantées à l’extérieur sont souvent plus belles que celles cultivées en serre qui ont souffert d’un excès de chaleur. Ce n’était pas une question d’eau, mais bien de chaleur. Si l’été est maussade ou pluvieux, ne vous attendez pas à avoir beaucoup de courgettes et de belles tomates s’elles ne sont pas sous serre (voir pourquoi ci-dessous).
L’eau et l’arrosage :
L’eau est évidemment indispensable à la bonne croissance des plantes et à la germination des semis. Mais encore faut-il arroser correctement. Arrosez la terre, pas les plantes ni leur feuillage. Si vous arrosez les feuilles, vous risquez de voir la plante attaquée par une maladie cryptogamique (mildiou, oïdium) ou de brûler ses feuilles. En arrosant la terre, l’eau pénètre dans le sol et se stocke en profondeur pour se rendre disponible aux racines des plantes et aux micro-organismes. Arrosez avec un tuyau d’arrosage ou un arrosoir sans pommeau. Il faut que l’eau arrive en bonne quantité et sans tasser le sol. Lorsque vous arrosez en fine pluie, l’eau s’évapore en partie et n’a pas l’occasion de pénétrer profondément dans le sol. Et bien sûr, veillez à ce que l’eau pénètre dans le sol et ne reste pas uniquement sur le paillis de surface…
Une fois encore, tout est une question de dosage. Si vous sentez que la terre est humide (pas détrempée!) à 10 cm de profondeur, pas besoin d’arroser davantage. Si vous arrosez trop souvent, les plantes prennent l’habitude d’être dorlotées et leurs racines recherchent l’eau uniquement en surface. C’est pour cette raison que certaines plantes meurent lors d’étés chauds et secs car l’eau de surface s’évapore rapidement et la plante a soif.
Notez quand même que la quantité d’eau nécessaire dépend du type de légume. Les légumes aux racines courtes et peu profondes préfèrent un arrosage fréquent et en petite quantité (ex. laitue, épinard, choux-rave, radis). A l’inverse les légumes ayant de longues racines (haricots, tomates, courgettes) demandent plutôt un arrosage en grande quantité pour que l’eau puisse pénétrer en profondeur dans la terre.
Les ravageurs :
Lorsque la météo est pluvieuse, le sol est gorgé d’eau et reste froid. Il est préférable d’attendre que le sol se réchauffe et devienne plus sec afin d’éviter que les limaces ne s’attaquent aux jeunes plants repiquées. Par ailleurs, il est conseillé de planter certaines plantes aromatiques (thym, romarin, sauge) pour créer une barrière odoriférante naturelle qui éloigne ces ravageurs.
Les mauvaises herbes :
Un climat froid et pluvieux est propice aux mauvaises herbes. Et si votre sol est compacté, lourd et gorgé d’eau, vous risquez même d’être envahi par des pissenlits, chardons, liserons, renouées, rumex. Pensez à le pailler, cela vous permettra de passer moins de temps à arracher ces “herbes spontanées ou indésirables”.
Comment créer un potager résilient, c’est à dire résistant ?
Ne suivez pas un calendrier de semis à la lettre; adaptez-vous à la météo.
Echelonnez les plantations d’une même sorte de légume pour ne pas risquer de voir toute la production détruite en une fois par un ravageur, la sécheresse ou la pluie.
Diversifiez le contenu en mélangeant les légumes appréciant l’eau avec ceux qui ont besoin de chaleur, ajoutez-y des fleurs et aromatiques.